De la maternelle à l’université, la nécessité de s’unir !

Les personnels de l’éducation doivent se rassembler et rejoindre la mobilisation en cours
samedi 14 avril 2018
par  GUERDA
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Sélection, inégalités territoriales, tri social, précarisation, casse des statuts, voilà les maîtres mots de la politique gouvernementale. A l’image des cheminotEs et du service public ferroviaire, l’Education Nationale et ses personnels sont durement attaquéEs. Notre réponse doit être à la hauteur des enjeux car c’est la notion même de service public qui est menacée.

Egalité, justice sociale, démocratie, il y a des principes qui deviennent des lieux dans lesquels est ancré le progrés. C’est ce qu’incarne plus que tout l’école publique. Aujourd’hui, plus que jamais, ces lieux sont attaqués, alors de la maternelle à l’université, rassemblons nous, convergeons avec les luttes en cours pour le bien commun. Organisons des zones à défendre, remettons le progrès sociale au goût du jour !

De la maternelle à l’université organisons tous ensemble des zones à défendre !

Attaques dans le 1er degré

Précarité renforcée

L’éducation nationale, première utilisatrice des contrats aidés est loin d’être épargnée par leur dis-parition. Pour pallier ce manque, le ministre de l’Education a annoncé « une montée en charge » des Services Civiques qui ne dé-pendent pas du Code du Travail et perçoivent une « indemnité » de moins de 600 euros par mois. Contrairement à leurs objectifs initiales, les Services Civiques sont amenéEs à effectuer des missions qui relèvent d’emplois statutaires.

Dans les Bouches-du-Rhône, la création de 150 CP à 12 élèves dans les REP+ à moyens constants a amputé le nombre de remplaçantEs qui ont été redéployéEs sur des postes en écoles. Pour faire face à ce manque de personnels, 50 contractuelLEs enseignantEs ont été recrutéEs cette année et cela devrait se généraliser dans les années à venir. Cette situation scandaleuse pour ces collègues peu ou pas forméEs est également dange-reuse pour les titulaires. Le re-cours massif aux contractuelEs et la diminution des postes aux concours s’inscrivent dans la volonté de dé-fonctionnarisation de l’Education Nationale.

Postes supprimés, fermetures de classes assurées

En effet pour fournir les enseignantEs nécessaires dans les classes à 12 élèves, dans de nombreux départements, ce sont des titulaires brigades (remplaçantEs dans le premier degré qui sont pourtant déjà en nombre notoi-rement insuffsant) et des PDMQDC (plus de maîtres que de classes) qui seront déplacéEs. Leurs postes seront supprimés pour la plupart.

Le nombre de postes est insuffsant, car l’augmentation est bien trop faible pour couvrir les besoins d’ouvertures de ces postes. Le ministère ne se donne pas les moyens de sa politique. La conséquence : des fermetures de classes. Les classes de Très Petites Sections et Petites Sections sont largement concernées en contradiction avec les politiques annoncées pour la maternelle.

Ecole maternelle au privé ?

Malgré les annonces du passage de l’instruction obligatoire dès 3 ans, de nombreux dangers planent sur l’école maternelle car en l’absence de moyens supplémentaires c’est le privé sous contrat qui devra assurer ce service avec le fnancement des mu-nicipalité. A cause des inégalités fnancières et sociales qu’il existe entre les communes, c’est une école maternelle multi-vitesse et inégalitaire qui risque de se mettre en place.

Attaques sur le bac et les lycées

Dégradations des conditions d’études et de travail

Le ministère de l’EN, vient de communiquer les projets de textes concernant les réformes concomitantes du lycée et du bac. Les informations sont encore un peu vagues à ce jour : le ministère arrête la répartition des horaires des enseignements au lycée mais sans préciser ce que contiendront ces enseignements et notamment ceux de spécialités dont les intitulés révèlent des disciplines qui pour l’heure n’existent pas, ou des associations disciplinaires dont l’organisation et les répartitions horaires demeurent inconnues. Le ministère maintient le flou et à dessein, car ces nouvelles spécialités et disciplines impacteront les postes, les horaires et conditions de travail des enseignantEs. L’estimation pour la seule première année de mise en place est entre 5 et 10 000 suppressions de poste. De plus, la question des effectifs n’est pas réglée. Les classes seront globalement plus chargées (puisque sans filière), sauf pour une partie des enseignements de spécialités et options. Les seuils des effectifs par classe seront donc toujours à 36 élèves.

Sélections et inégalités territoriales

Une plus grande autonomie est donnée aux établissements dans la gestion de la marge horaire, ce volume d’heures données en plus aux établissements. Actuellement ces heures sont destinées à des dédoublements et des cours en groupe à effectif réduit. Dans les nouveaux textes, leur usage n’est plus défini. La proposition de ventilation est dévolue au conseil pédagogique, ce qui renforcera le pouvoir des hiérarchies intermédiaires.

La disparition des filières et l’autonomie des établissements vont de fait entraîner la disparition de la carte scolaire et donc permettre aux cheffEs d’établissement de choisir les élèves. C’est la mise en place de la concurrence entre les lycées et l’aggravation des inégalités territoriales.

Enfin, le ministère en profite, pour non seulement diminuer le volume d’heures consacrées à l’accompagnement personnalisé (54h annuelles en seconde et 1h30 hebdomadaire en première et terminale) en les amalgamant à ce qu’il nomme de « l’éducation à l’orientation », mais également entériner la disparition de l’orientation scolaire et sa fusion avec l’orientation et la disparition des CIO, en prévoyant la possibilité de faire appel à des organismes extérieurs pour les heures « d’éducation à l’orientation ».

Attaques dans l’enseignement supérieur

Sélections à l’université

Dans le supérieur, la mobilisation contre la loi relative à l’orientation et la réussite des étudiantEs (ORE) s’étend. Dans un contexte marqué par des violences intolérables contre les étudiantEs mobiliséEs, une quinzaine d’universités sont désormais occupées ou bloquées. Depuis jeudi 5 avril, les plus grands amphis des campus Saint-Charles à Marseille et Schuman à Aix-en-Provence sont occupés par les étudiantEs. SUD éducation s’oppose depuis l’automne à cette loi et demande son abrogation pour les raisons suivantes :

  • La possibilité de la sélection à l’entrée de l’université : au prétexte d’une meilleure orientation, la loi donne la possibilité à chaque université de créer des attendus locaux, mettant fin au baccalauréat comme diplôme garantissant l’accès à l’enseignement supérieur.
  • L’usine à gaz Parcoursup : la formulation de 10 vœux non hiérarchisés et le refus du gouvernement d’autoriser les classements ex-aequo contribuent à faire de Parcoursup un outil injuste et inutilisable. Dans les filières en tension, il sera humainement impossible d’examiner les vœux des élèves (près de 6000 en psychologie à Aix) et des algorithmes vont être mis en place pour le faire. Frédérique Vidal ment donc éhontément quand elle déclare que les lettres des élèves seront lues par les équipes pédagogiques. Plusieurs collègues ont ainsi déjà annoncé qu’ils refuseraient de classer les demandes dans Parcoursup et réfléchissent aux moyens de contourner le système.

Fin du cadre national des diplômes

La Licence sera désormais délivrée si l’étudiantE obtient 180 crédits, pouvant être obtenus sur une période de 2 à 4 ans, dans une optique de « personnalisation des parcours ».L’étudiantE s’inscrit ainsi à l’UE et non plus à l’année ou au semestre, impliquant une grande maîtrise du dispositif de formation. Ce mode d’inscription impliquerait la fin de la compensation entre UE dans le cadre d’un semestre et entre semestres dans le cadre de l’année.

Loin d’être une simple réforme technique d’APB, la loi ORE est le cheval de Troie d’une offensive de grande ampleur contre le service public de l’enseignement supérieur, quasi-gratuit et ouvert à toustEs. Par exempssle, l’unisité de Nice proposera dès la rentrée prochaine des diplômes d’établissement (locaux) de niveau master… avec des droits d’inscription de 4000 euros ! Il faut donc soutenir les étudiantEs mobiliséEs qui combattent la loi ORE et inciter les collègues à refuser sa mise en œuvre.

Battons nous pour un service public d’éducation égalitaire et de qualité ! Pour cela, organisons nous en AG d’établissements et de personnels pour décider par nous même des moyens d’actions. Rejoignons la mobilisation nationale en cours pour la défense du service public. Après les journées de mobilisation de mars et d’avril, soyons massivement en grève et dans la rue le 22 MAI aux côtés de toute la fonction publique !

Mardi 22 mars, grève et manifestation de toute la fonction publique / 10h30 au départ du Vieux-Port.


> Télécharger l’appel intersyndical et intercatégoriel départemental

> Télécharger et diffuser le 4 pages de SUD éducation 13 / La nécessité de s’unir de la maternelle à l’université


Documents joints

4 p. SUD éduc 13 / La nécessité de s'unir (...)