On peut pas pousser les murs

mardi 2 octobre 2018
par  Lou
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Des élèves sans établissements et des établissements surchargés. Cette rentrée 2018 est une des pires que nous ayons connues alors que les annonces médiatiques tendent à dire le contraire. Rétablissons la vérité du vécu sur le terrain !

Alors que Jean-Michel Blanquer est en visite dans les Bouches-du-Rhône pour faire la promotion des classes de CP et CE1 "dédoublées", nous saisissons l’occasion pour alerter sur la situation dans les écoles marseillaises.
Comme à chaque rentrée, des centaines d’élèves n’ont pas été scolarisés. Voilà ce qu’écrit un IEN marseillais dans un courrier adressé aux directeurs et directrices de sa circonscription :
Chers collègues,
Une réunion de carte scolaire a eu lieu mardi après-midi en présence de l’IENA et du service “Contact Ecoles” de la ville de Marseille.
L’objet de cette réunion était d’intégrer les quelques 240 élèves encore non scolarisés sur la ville.[...]
L’heure n’est donc plus à la “Carte scolaire” mais à l’admission urgente de ces élèves qui ont raté quasiment un mois de classe.
Aussi, je vous demande d’accepter toute demande émanant expressément de la Mairie, via “Italic”, au risque de voir certains quotas de vos classes légèrement dépasser (16 élèves en CP ou CE1 REP+ ; 26 à 27 dans d’autres classes...[...]
C’est donc un effort qui vous est demandé à vous et surtout à vos adjoints et j’en suis fort conscient.[...]
En vous remerciant pour votre contribution à un accueil et une intégration des ces enfants qui ont droit à un Service Public de qualité et que nous défendons tous, même si cela s’avère parfois compliqué.
Bien à vous.

Les formules employées valent leur pesant de cacahuètes. Comme toujours on culpabilise les enseignantEs en jouant sur leur conscience professionnelle. Mais où est le "Service public de qualité" dans de telles conditions ? Comment supporter plus longtemps la communication mensongère sur les classes à effectif réduit ? En REP+, nombre de classes de CP et de CE1 ont dépassé 12 élèves. A la maternelle Saint Louis gare, école REP+ en plein cœur des quartiers Nord, les effectifs par classe sont désormais de 28 élèves ! Et ce cas n’est pas isolé.

Bien que la situation des écoles marseillaises soit emblématique, on retrouve les mêmes problématiques dans le second degré et dans les autres départements de l’Académie. Dans le collège Laurencin de Marseille, une classe a ouvert sans recrutement et surtout sans espace d’accueil suffisant. Au collège Jean Giono dans les Alpes de Haute Provence, le nombre d’élèves est d’environ 30 par classe avec de surcroît des élèves à besoins éducatifs particuliers.
Partout les effectifs explosent et les enseignantEs sont désemparéEs. La suppression de 2600 postes dans le second degré ne fera qu’aggraver la situation et la création de 1900 postes dans le premier ne suffira pas à couvrir les besoins.
Pour faire face la croissance démographique et pour des conditions de travail décentes, Sud éducation 13 revendique :
-des effectifs réduits dans toutes les classes,
- la création de postes de titulaires en nombre suffisant dans le primaire comme dans le secondaire,
- la construction d’écoles, de collèges et de lycées,
- la rénovation des établissements hors PPP.


Documents joints

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