Plus que jamais, luttons contre la mastérisation !
par
popularité : 9%
1/ Le manque de formation des futurs enseignants
Dans l’académie d’Aix-Marseille, les stagiaires professeurs du 1er degré ont 7 semaines de formation théorique. Dans le secondaire, ils ont encore moins de formation.
Mais le ministre nous dit que, l’année prochaine, les futurs reçus aux concours auront 3 années de formation, ce qui est inexact puisqu’il englobe préparation du concours, master, pratiques accompagnées et année d’entrée dans le métier (stages en responsabilité, remplacements).
2/ Les difficiles conditions d’entrée dans le métier
Les stagiaires du second degré ont un service complet, ceux du premier degré effectuent à partir de novembre des remplacements de 3 semaines ou plus, toute l’année.
Pour les aider dans l’entrée dans le métier, des tuteurs (maitres d’accueil temporaires, volontaires choisis par l’inspecteur dans le primaire ou professeurs volontaires dans le secondaire) doivent guider les stagiaires.
Dans le premier degré, cela se réduit, la plupart du temps, à un stage de pratique accompagné chez le tuteur d’environ 3 semaines en début d’année. Dans le second degré, le stagiaire et le tuteur échangent en dehors des horaires de classes, s’ajoutant au temps important de préparation des cours.
3/ La disparition progressive de l’aide pédagogique
Les professeurs des écoles stagiaires ont l’aide de professeurs maîtres formateurs (stage de pratique accompagnée de 2 semaines et 4 visites lors de leurs remplacements) et de conseillers pédagogiques (9 visites). Cela n’est bien sûr pas suffisant pour avoir un regard autre sur son enseignement et enrichir sa pratique sans réel temps de discussion/conseil suite à la visite. De plus, l’inspecteur de circonscription est le seul à titulariser le stagiaire par son inspection en fin d’année scolaire.
Dans le secondaire, les IPR sont déjà en visite et semblent très exigeants avec les stagiaires en cours de formation.
4/ La redéfinition de la nature des diplômes et la disparition de la finalité recherche
La mastérisation des concours conduit à ce que l’année de M1 soit consacrée à la préparation des écrits des concours et l’année M2 aux stages et à la préparation de l’oral, tout ceci se faisant différemment d’une université à une autre, pouvant conduire à terme à détruire le caractère national des diplômes.
De plus, ces Masters des métiers de l’enseignement ne semblent pas permettre d’assurer une réelle professionnalisation des étudiants, déconnectée de la pratique de terrain, sans pouvoir également mettre en place un véritable travail de recherche indispensable à une formation Bac + 5.
Sans oublier :
l’allongement des études pour les candidats aux concours, sans aide financière et avec la quasi-obligation de travailler, pénalise les étudiants issus des couches sociales peu aisées
une insertion professionnelle difficile pour les milliers d’étudiants ayant raté l’admissibilité ou ensuite l’admission et qui ne vont trouver que comme seul débouché des remplacements en tant que vacataires !