SUD Education au côté des stagiaires

dimanche 16 janvier 2011
par  Rédac13014
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SUD, au côté des stagiaires depuis le début

Depuis septembre la mobilisation des stagiaires s’est imposée dans les médias et les
titulaires découvrent les conséquences de la mastérisation. Après plusieurs mobilisations dans les
académies de Créteil, Grenoble, Rennes , Orléans, Caen..., la première AG nationale des collectifs de
stagiaires s’est tenue à Paris le 11 décembre à l’initiative du collectif d’Ile de France « Stagiaire
impossible. Elle a débouché sur une journée nationale unitaire de revendications sur la formation, le
22 janvier, dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation sur l’Education. Elle doit être
précédée d’une semaine d’action de mobilisation des stagiaires et des titulaires.

SUD éducation soutient totalement la mobilisation des stagiaires.

A notre invitation, une
Intersyndicale nationale s’est réunie le 8 décembre. Les syndicats SUD, SNES, SNEP-FSU, CGT, SNCL,
par un communiqué (voir P 1) ont publiquement soutenu le mouvement et se sont engagés à
mobiliser pour le 22 janvier. Nous avons proposé une audience intersyndicale au ministère pour
porter avec les représentants des stagiaires, leurs revendications.
Enfoncer le clou maintenant ! Interrogé en décembre par SUD en Conseil supérieur de
l’Education, le ministère reconnaît que les problèmes sont bien réels ; le rapport sur les stagiaires
remis début janvier au ministre par J-L Auduc est accablant.... Le Ministère va devoir bouger : faisons
en sorte que ce soit dans le sens d’une véritable amélioration de la situation des stagiaires et, à
terme,d’une abrogation de la mastérisation !

Pourquoi SUD Education s’oppose depuis toujours à la réforme de la mastérisation :

Au-delà de la mobilisation nécessaire de cette année, c’est
bien toute la réforme de la formation dite "la
mastérisation" qui est en cause.
Celle-ci est motivée par la volonté de supprimer des
milliers des postes
grâce au passage à temps plein devant
élèves. ( 16 000 cette année).
Elle va engendrer un tri social accru. Désormais, la licence
(Bac+3) et 2 ans de master sont nécessaires pour passer les
concours. Cet allongement de la scolarité va accroître les
difficultés des étudiants issus des classes populaires.
Aucune « revalorisation » ne compensera ce recul social.
Elle va créer un vivier de précaires. Dans un contexte de
suppression de postes de titulaires (35 000 depuis 2007) et
de réduction du nombre de postes aux concours, la
réforme multipliera les "reçus collés" titulaires d’un master
mais pas du concours, qui serviront à alimenter le « vivier »
de remplaçants précaires.
SUD éducation a contesté dès 2008 la réforme de la
formation des maîtres dite « mastérisation » en votant
contre en Conseil Supérieur de l’Education Nationale, puis
contre les décrets de mastérisation en Comité Technique
Paritaire Ministériel. Surtout, nous avons tenté en 2008 de
mobiliser les enseignants du second degré et du primaire
alors qu’un vaste mouvement de grève engageait
massivement les enseignants chercheurs et une partie des
étudiants. L’unité syndicale qui prévaut aujourd’hui pour
dénoncer les conséquences de la réforme aurait pu alors la
faire échouer, si l’ensemble des syndicats – et pas
seulement SUD Education – avait vraiment tenté de mettre
en place un mouvement de la maternelle à l’université.

Nos revendications pour une vraie formation initiale :

Pour le recrutement

- abrogation des décrets de mastérisation des concours enseignants du 28 juillet 2009 et de la circulaire du 27
août 2009 sur la mise en place des stages en responsabilité pour les étudiants inscrits au CRPE.
- Retour à un recrutement à bac +3 ( concours au niveau licence) puis entrée à l’IUFM pour deux années de
formation initiale rémunérée, donnant droit à un master avec la titularisation

Pour les Professeurs Stagiaires

- 4 à 6 h de cours en responsabilité, non à l’affectation des stagiaires à plein temps à l’année !
- modules de formation, stages d’observation, stages de pratique accompagnée puis stages en responsabilité.

Pour le remplacement

- pas de recrutement de personnels sous contrat précaire (CDD appelé « stage »).
- création immédiate de postes d’enseignants titulaires-remplaçants nécessaires.
- pas d’utilisation de stagiaires comme« moyen de remplacement ».

Pour les étudiants inscrits au concours

- aucun stage en responsabilité (CDD) avant la réussite au concours.
- stage d’observation et de pratique accompagné nombreux et réguliers.
- salaire au moins égal au SMIC pour les étudiants.

Nouveaux concours, la casse de la formation.

Les épreuves des nouveaux concours, réalisées à la va vite, sont souvent contestables.

Dans le 1er degré, après un écrit recentré sur les contenus des programmes de l’Ecole primaire, l’oral consiste à réaliser
des séquences d’enseignement sur 1 des 8 niveaux. C’est quasiment mission impossible pour des étudiants sans autre
expérience que deux stages de 15 jours en responsabilité. Au surplus, après un trimestre de formation, nul n’était
capable de dire précisément fin 2010 de quelle documentation, les candidats disposeront lors de la préparation des
épreuves orales !

Dans le second degré, c’est la même improvisation. Les épreuves sont centrées, dès l’écrit, sur les contenus enseignés
dans le secondaire alors qu’avant ils l’étaient sur des contenus de type universitaire. Pour les futurs enseignants de
langues, l’évaluation orale sera quasi inexistante. L’intention est de rabaisser la formation des enseignants, qui devront
dispenser un enseignement a minima - dont le socle commun et les nouveaux programmes sont les fondements.
Parallèlement, la place de la "connaissance de l’institution" a pris de l’importance dans l’organisation des concours,
avec l’apparition, dans les jurys, de supérieurs hiérarchiques, les Inspecteurs ; ne s’agit-il pas de s’assurer de la docilité -
présumée - des lauréats ?