Premier degré : attaque un jour, attaques toujours !!

lundi 14 mai 2018
par  SN
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Fin des contrats aides, recours de plus en plus massif aux services civiques

L’éducation nationale, première utilisatrice des contrats aidés est loin d’être épargnée par leur disparition.
Pour pallier ce manque, le ministre de l’Éducation a annoncé « une montée en charge » des Services Civiques. Ielles ne dépendent pas du Code du Travail et perçoivent non pas un salaire mais une « indemnité » de moins de 600 euros par mois. Les Services Civiques sont amenéEs à effectuer des missions qui relèvent d’emplois statutaires.

Manque de remplacant-E-s dans les ecoles : recours aux contractuel-Le-s enSeignant-E-s

Dans les Bouches-du-Rhône, à la rentrée 2017 la création de 150 CP à 12 élèves dans les REP+ à moyens constants a amputé le nombre de remplaçantEs. Pour faire face à ce manque de personnels, 50 contractuelLEs enseignantEs ont été recrutéEs cette année. Peu ou pas forméEs, avec des durées de contrats variables, alors que 58 personnes sont encore sur liste complémentaire. L’année prochaine, ce dispositif des classes à 12 élèves est étendu au CP en REP et CE1 en REP+. Avec un recrutement insuffisant, l’utilisation de contractuelLEs enseignantEs va s’étendre et se banaliser.

L’embauche massive de contractuelLEs et la diminution des postes au concours montrent que le gouvernement poursuit la dé-fonctionnarisation de l’Éducation nationale.

Des annonces médiatiques à moyens constants

Des droits pour les enseignant-E-s en REP non respectes
Cette année, nombre de collègues n’ont pas pu bénéficier des 18 demi-journées de formation faute de remplaçantEs en nombre suffisant. Alors que le nombre d’enseignantEs en REP+ augmentera de manière importante l’année prochaine du fait du dédoublement des classes de CE1 en REP+, le nombre de remplaçantEs spécifiques REP+, lui n’augmenterait quasiment pas !

Des postes PARE supprimes
En effet, pour fournir les enseignantEs nécessaires dans les classes à 12 élèves, dans de nombreux départements, ce sont des titulaires brigades et des postes PARE qui seront déplacéEs.

Pas d’ouverture de postes au concours 
La énième diminution nationale de 10% au concours engendre de nombreuses fermetures de classes, surtout en milieu rural (fusion de plusieurs écoles). Et bien souvent, mène à des classes surchargées !

Une école maternelle largement menacée

Dans un document de cadrage sur le contenu des formations continues qu’il compte imposer dans le cadre des 18h d’animation pédagogique dites « obligatoires », le MEN déclare vouloir former spécifiquement les enseignantEs à la maternelle, mais indique qu’ielles pourront suivre des animations concentrées sur l’apprentissage de la lecture.
Cela laisse craindre plusieurs avenirs possibles pour la maternelle : soit celle d’une école conçue uniquement comme pré-CP, soit celle d’une disparition de la maternelle avec un redéploiement des enseignantEs de maternelle en CP et en CE1 ou encore un entre-deux, avec des enseignantEs de petites et moyennes sections qui ne relèveraient plus de l’Éducation Nationale et une grande section pré-CP avec des titulaires.
Les assises de la maternelle dont les membres sont principalement issus des neurosciences (absence de pluralité des points de vue), abonde dans ce sens. La mise en place de « jardin d’éveil » avec des personnelLEs recrutéEs à moindre niveau pourrait permettre une double économie : précarisation des personnelLes et redéploiement des enseignantEs de maternelle dans les écoles élémentaires.

Lors de ces assises, Emmanuel Macron a annoncé l’instruction obligatoire à partir de 3 ans dès la rentrée 2019, au lieu de 6 ans actuellement, mesure en soi socialement intéressante. Cependant, pour SUD éducation, c’est un cadeau de plus à l’école privée.
En effet, depuis 1959 et la loi Debré, les communes ont obligation de financer les écoles sous contrat. Désormais, ces communes seraient tenues de verser aux écoles maternelles privées, qui passeraient elles aussi sous contrat, le même forfait par enfant pour les frais de fonctionnement que dans le public.

Une formation formatante

Dans le journal Le Parisien, M. Blanquer a annoncé la publication de 4 notes de services au B.O, l’une portant sur l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire, l’autre sur la lecture, une troisième concernerait l’enseignement du calcul tandis que la dernière circulaire traite elle de la résolution de problèmes.
Les intentions de M. Blanquer sont claires : mettre fin à la liberté pédagogique. Entre l’imposition de la méthode syllabique concernant l’apprentissage de la lecture, et le retour à la « leçon de grammaire », ce sont autant d’injonctions qui vont à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignant-e-s.
De même, la dernière lettre de cadrage du ministère impose un « retour aux fondamentaux » : 9h de mathématiques, 9h de français. Sans compter les divers kits pédagogiques dont certainEs conseillerEs font même la pub : « parler bambin », « agir pour l’école » et son programme « parler ».
Derrière ces « nouveautés » pédagogiques, il y a des intérêts privés.


Documents joints

Luttes 1er degré et 22 mai