Ecoles insalubres / On relâchera pas la pression !

Communiqué de SUD éducation 13
jeudi 20 décembre 2018
par  GUERDA
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SUD éducation 13 a appelé à la grève les personnels de l’éducation et particulièrement celles et ceux du premier degré afin qu’ils puissent participer au rassemblement organisé devant le conseil municipal de la ville de Marseille ce jeudi 20 novembre. Nous nous tenions aux côtés des familles des victimes de Noailles, du collectif contre les P.P.P dont nous sommes membres et des camarades de la territoriale également en grève. Nous appelons à la grève pour le prochain conseil municipal afin de ne surtout par relâcher la pression ! Voici la déclaration que nous avons prononcé devant la mairie.


Les dernières semaines à Marseille ont été lourdes et pesantes. Les effondrements de Noailles ont mis en perspective les profonds dysfonctionnements de la ville. De nombreux projets d’aménagements coûteux et contestés sont privilégiés alors que les missions essentielles liées aux besoins les plus fondamentaux des habitants sont délaissées. L’incurie de la municipalité semble sans fond : services publics défaillants, manque de structures culturelles et sociales, manque d’équipements sportifs, de loisirs, transports inégalitaires et ségrégatifs. Ces difficultés qui nous impactent tous les jours dans nos vies et notre travail doivent nous interpeller aussi bien en tant que citoyens et habitants que personnels de l’éducation. C’est la raison pour laquelle SUD éducation 13 a appelé à la grève les personnels de l’éducation nationale et particulièrement celles et ceux des écoles de Marseille.

De l’habitat insalubre…

Au delà du droit légitime à un logement décent, c’est l’accès à l’éducation pour toutes et tous qui est remis en question par la politique municipale. Ces logements indignes qui sont le quotidien de tant de MarseillaisES sont aussi les logements de nombreuses et de nombreux élèves qui ne peuvent ni y grandir, ni s’y épanouir dans les mêmes conditions que les autres. Les liens entre conditions de vie et réussite scolaire ne sont plus à démontrer. Or à Marseille certains enfants quittent des habitations insalubres pour rejoindre des écoles en tout aussi mauvais état.

… à l’insalubrité des écoles

Depuis plusieurs années déjà, parents d’élèves, enseignantEs et syndicalistes dénoncent l’état de délabrement avancé de nombreuses écoles marseillaises et les conditions de travail des personnels qui y exercent. Cette situation est le résultat de dizaines d’années de sous investissement dans l’entretien des écoles et leur rénovation. Les dernières analyses du collectif contre les PPP ont montré que plus de 11 millions d’euros de budget, soit 36 % du budget de fonctionnement alloués aux écoles de la ville étaient en fait dirigés vers le privé… 36% ! C’est deux fois plus qu’en 1999.

Le recours aux P.P.P n’est pas la solution.

Face à une telle situation, la mairie n’a rien trouvé de mieux que de faire un nouveau cadeau au privé en faisant appel aux multinationales du BTP à travers un Partenariat Public Privé (PPP). C’est inacceptable ! Ce plan prévoit en 6 ans la rénovation de 34 écoles sur 440. ll s’agira de verser un loyer exorbitant aux grandes entreprises comme Eiffage, Bouygues, ou Vinci sur 25 ans pour un coût de plus de 1 milliard d’euros alors qu’un contre projet proposé avec une maîtrise d’ouvrage publique coûterait 750 millions d’euros. Chaque année, les contribuables marseillais rempliront les poches des actionnaires de quelques grands groupes. Chaque année, le budget municipal de versement de loyer des 34 écoles en PPP sera supérieur au budget de fonctionnement actuel de la totalité des écoles de la ville.

Logement indigne, état des écoles, services publics : appel à la convergence pour un état d’urgence social, scolaire et culturel à Marseille.

SUD éducation 13 appelle avec le collectif contre les PPP à se coordonner pour exiger que la mairie de Marseille propose de réelles solutions pérennes pour toutes les écoles de la ville. L’ensemble des travaux nécessaires doivent être réalisés en urgence par une maîtrise d’ouvrage public. L’insalubrité des bâtiments, la pauvreté systémique de notre ville ont des conséquences sur les conditions d’apprentissage de nos élèves dans de nombreux quartiers populaires comme à Noailles, La Belle de Mai ou à Corot.

Il est pour nous essentiel de fédérer toutes les initiatives qui dénoncent les dysfonctionnements, les scandales et les confiscations de l’espace public à Marseille car c’est une question d’urgence sociale. C’est la raison pour laquelle SUD éducation 13 appellera de nouveau à la grève à l’occasion du prochain conseil municipal et cherche à construire dès à présent les conditions d’un front intersyndicale et unitaire le plus large possible pour faire face à la situation. Ce combat se fera aux côté de toutes celles et ceux qui luttent contre la soumission des besoins fondamentaux des Marseillais aux intérêts du privé et des puissants