Pire to pire ! C’est la rentrée dans le premier degré...

tract de rentrée de SUD éducation 13
mardi 3 septembre 2019
par  GUERDA
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La rentrée 2019 est marquée par la mise en place de nouvelles réformes réalisées dans la précipitation, sans aucune concertation, et en méprisant l’opposition du monde éducatif entamée au printemps dernier • L’application des Lois Blanquer - mais aussi de la Loi Dussopt (annonçant la fin d’une fonction publique d’éducation de qualité et d’égalité) - passée en plein cœur des vacances d’été va créer des situations de plus en plus dramatiques dans les établissements scolaires • Les personnels du premier degré sont particulièrement malmenés, tant au niveau national qu’au niveau local •

La Loi Blanquer donne des frissons : l’article 1 permet de museler les enseignantEs, alors même que les conditions de travail se dégradent encore davantage. Comment alerter les médias et la population de certaines situations si ce n’est plus possible ?

Les commissions paritaires se transforment en chambre d’enregistrement pour mieux rendre invisibles les souffrances au travail, accentuent le cas par cas et générant de probables inégalités de traitement.

En rendant l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans, les mairies seront obligées de financer, en plus des écoles maternelles publiques, les écoles maternelles privées (Loi Debré de 1959). Un cadeau pour le secteur privé, et une perte de moyens importante pour le public. Alors que 98% des élèves de 3 ans allaient déjà à l’école avant l’obligation, nous pouvons douter des intentions de notre cher Ministre. Pour parer les éventuels détracteurs de cet amendement, M. Blanquer a rappelé que la nécessité de propreté de l’enfant ne pouvait être exigée. C’est pourquoi, en cette rentrée 2019 sont apparus en petite section des enfants portant des couches. Dans les écoles on se demande comment faire : qui pour le changer ? Où ? Sur un bureau ? Comment ? Aucune réponse à ces questions pressantes.

Etonnant de la part d’un ministre dont la communication est étouffante et qui est plutôt habitué à donner son avis même quand on ne le lui demande pas. La circulaire de rentrée met a ce titre toujours un peu plus au pas les enseignantEs* avec un encadrement plus strict des choix et des pratiques pédagogiques à travers l’accompagnement via des guides, la mise en place d’un contrôle accru des collègues et d’évaluations standardisées.

En dédoublant les classes de CP et CE1 en REP et REP+, les effectifs des autres niveaux de ces écoles ont augmenté, les classes deviennent exiguës, parfois sans fenêtre, et c’est parfois la bibliothèque de l’école ou encore la salle informatique qui sont sacrifiées. Cette mesure prise sans augmentation du nombre de postes au concours précarise le métier par le recours massif aux contractuelLEs et la suppression de postes spécifiques pourtant indispensables (brigade, maitreSSE supplémentaire, RASED…). L’intention affichée de « réduire les inégalités » n’est qu’un exercice de communication. Ce gouvernement va au contraire les accentuer ne serait-ce que par exemple, avec la création des Etablissements Publiques Locaux d’Enseignement International, qui entérinent le principe d’une école à deux vitesses.

Localement, dans l’académie d’Aix-Marseille, le CRPE 2019 ouvrait 300 postes ; en 2018, c’était 495 et, en 2017, 559. En 2 ans, le nombre de postes a quasiment été divisé par 2 ! À Marseille, comme dans d’autres villes, les effectifs explosent (entre 30 et 32 élèves dans les classes maternelles !) et les parents doivent chercher une école pour inscrire leur
enfant parfois à plusieurs kilomètres de leur domicile. Ceci va engendrer des situations compliquées pour tout le monde.

À cela, s’ajoutent les conséquences du mouvement désastreux de cette année : erreurs de calcul des barèmes, postes qui n’apparaissent pas ou non affectés…. Mais l’administration fait la sourde oreille…

Alors que faire face à ce rouleau compresseur ?

Cela peut commencer par en discuter en salle des maitreSSEs, s’informer, se former, se regrouper, se syndiquer. À SUD éducation, nous pensons que c’est collectivement que nous pouvons faire avancer les choses. Parce qu’ensemble nous sommes plus fortEs, parce que l’école n’est pas une marchandise, organisons-nous, débattons, formons-nous et créons les conditions pour obtenir une école émancipatrice, égalitaire, laïque et inclusive. Reprenons la mobilisation initiée l’année dernière et faisons front commun !


S’informer, réagir, s’organiser

SUD éducation 13 soutien et participe à différents collectifs et association dans lesquel chacunE a sa place.

SUD éducation 13 met au service de toutes et tous son outil syndical afin d’apporter information, arguments et pistes d’action.

Nous organisons des stages de formation tout au long de l’année (pédagogie, antisexisme, santé au travail, juridique…), ouverts à tous - nous avons droit à 12 jours de formation sur temps de travail par an : utilisons-les - mais aussi des Réunions d’Informations Syndicales (RIS). Les stagiaires, les titulaires, les contractuellEs, les AESH peuvent y participer et ces heures sont déductibles des 108h obligatoires (pour les PE, hors temps de travail). Nous avons d’ores-et-déjà prévu des RIS thématiques, nous organiserons des RIS supplémentaires en fonction de l’actualité et des mouvements sociaux.

Programme des RIS thématiques de l’année scolaire 2019-2020

  • Mercredi 2 octobre 2019 - après midi / Loi Dussopt, Loi Blanquer, Retraites
  • Mardi 26 novembre 2019 - soirée / Santé au travail
  • Mardi 15 janvier - après midi / Droits au travail
  • Mardi 17 mars - soirée / pédagogie

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Documents joints

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