"Continuité pédagogique" / Notre priorité c’est la santé de toutes et tous !

Réponse de SUD éducation 13 à Jean-Michel Blanquer (encore !)
lundi 6 avril 2020
par  GUERDA
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Le ministre de l’Education Nationale est omniprésent dans les médias. Il assène des objectifs aux personnels qui sont, contraires aux mesures de bon sens, en retard par rapport à ce que font déjà les personnels sur le terrains, hyprocrites au vu de la politique globale menée par le ministère depuis sa nomination. SUD éducation 13 a décidé de réagir le plus fréquemment possible à ces différentes interventions auprès des personnels. Ici nous notre réaction à une énième vidéo diffusée aux personnels.

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Non, la première des priorités ne doit pas être « de tout faire pour qu’aucun de nos élèves ne soit laissé sur le bord du chemin ». La première des priorités, du moins pour nous, est bien la santé de tous et toutes, personnels, élèves et leurs familles.

Les consignes sanitaires ne sont pas respectées dans un grand nombre de lieux et l’on parle d’étendre l’accueil à des enfants d’autres professions. Sans compter que sur l’académie d’Aix-Marseille tous les enfants de soignantEs sont accueillis sans tenir compte de la possibilité de garde par l’autre parentE.

Il n’y a toujours pas de matériel de protection, toujours pas de produit désinfectant (voir la note du CHSCT de l’académie qui demande aux familles d’apporter du savon, des mouchoirs...). Les écoles doivent être en principe désinfectées 2 fois par jour mais ce n’est pas toujours le cas et trop souvent sans produit spécifique. Que dire des écoles qui n’ont pas été désinfectées après les élections municipales !

Les élèves sont toujours regroupés par 10 avec 2 enseignants alors que les consignes sanitaires sont de 5 personnes dans un lieu fermé (voir la note du CHSCT qui recommande des regroupements de 8 à 10 élèves au maximum).

L’administration n’a toujours pas cherché à affecter les volontaires au plus près de leur lieu de confinement alors que les consignes sanitaires préconisent le moins de déplacements possible.

Le ministère autorise toujours les familles à se déplacer 1 fois par semaine pour venir chercher du travail alors que l’on a appris que plusieurs familles ont été contaminées par ce biais à Mulhouse.

Pour ce qui est de la continuité pédagogique, encore une fois c’est la santé qui prime. Les élèves ont besoin d’être écoutés, rassurés. La situation de confinement est génératrice de stress. Nous savons aussi que ce sont les plus fragiles qui ont les conditions les plus dures et anxiogènes.

Le ministre veut-il nous dire que la vie de ses concitoyens est moins importante que la continuité pédagogique ?

A Marseille, l’urgence sanitaire a conduit de nombreuxSES enseignantEs, personnels et familles à constituer des cagnottes, des collectes (voir les liens en fin de texte).

Concernant la politique éducative en direction des élèves les plus fragiles, nous ne sommes pas dupes. Le ministère ne sait-il pas que dans l’académie d’Aix-Marseille, à la rentrée prochaine, ce sont les établissements classés REP+ qui perdent le plus d’heures de classe ?

Monsieur Macron, durant la campagne de 2016, en visite à Marseille au moment de la suppression de l’éducation prioritaire dans les lycées généraux technologiques et professionnels nous a pourtant dit « Je ne vous oublierai pas si je deviens président ».
Alors, Monsieur le Ministre, plutôt que de payer des heures supplémentaires aux enseignantEs pour donner des cours à distance pendant les vacances, donnez de l’argent pour équiper les écoles en produits désinfectants et de l’argent pour les services sociaux afin que les élèves puissent manger.