Grève des AED / Les pressions et les intimidations hiérarchiques doivent cesser !

Courrier de SUD éducation 13 au recteur de l’académie d’Aix-Marseille
vendredi 18 décembre 2020
par  GUERDA
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Alors que ce vendredi 18 décembre à l’appel du Collectif 13 AED plusieurs collègues se rassemblaient devant le collège Vieux-Port pour dénoncer les intimidations dont sont victimes les personnels mobilisés des Vie-Scolaire, il est grand temps que l’ensemble des personnels mobilisés réagissent. Après être intervenu en audience auprès du rectorat d’Aix-Marseille pour dénoncer les pressions hiérarchiques que subissent les AED depuis le début de la mobilisation, SUD éducation 13 s’adresse désormais directement au recteur.

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Les Assistant-es d’Education sont mobilisés depuis plusieurs semaines dans notre académie. Ils et elles protestent non seulement contre la dégradation de leurs conditions de travail dans le contexte sanitaire qui est le notre mais aussi contre la précarité de leur contrat. Les Assistant-es d’Education portent des revendications particulièrement importantes pour le service public d’éducation et pour leur conditions de travail et d’emploi.

Cette mobilisation particulièrement importante et qui est en train de prendre un tournant national est le fruit de l’inégalité de traitement dont ils et elles sont l’objet mais aussi la conséquence d’injustices et du manque de reconnaissance dont ils sont trop régulièrement les victimes. C’est ce qui explique qu’à plusieurs reprises des dizaines d’équipes de vie-scolaire se soient mise en grève cette année. La détermination est telle dans les rangs des collègues Assistant-e d’Education que leur mobilisation est loin d’être terminée. En tant que syndicalistes et organisation syndicale il est de notre devoir de la soutenir et de l’encourager.

Or nous constatons dans de très nombreux établissements que d’importantes pressions sont exercées sur les personnels de la vie-scolaire pour leur faire renoncer à participer à la grève. Lorsque la mobilisation est importante, certain-es chef-fes d’établissements n’hésitent pas à pratiquer le chantage au renouvellement pour intimider des collègues qui ne font qu’exercer leur droit le plus strict et le plus légitime. De telles pratiques, qui jouent sur la précarité de cette catégorie de personnels, sont inacceptables au sein d’une institution qui porte l’égalité des droits comme étendard.

Nous vous rappelons que la participation à un mouvement de grève n’est ni un motif de licenciement, ni un motif de non-renouvellement. De plus nous vous rappelons que le jugement du TA de Marseille du 6 janvier 2020 que nous avons obtenu spécifie bien qu’une procédure de non-renouvellement doit être prise pour un motif tiré de l’intérêt du service. L’usage du droit de grève, droit fondamental, ne relève pas de cette catégorie.

Dans d’autres établissements, lorsque ce type de chantage n’existe pas, c’est tout simplement des atteintes au droit de grève qui sont constatés puisque les personnels grévistes sont remplacés par d’autres personnels a qui ont demande d’effectuer des missions de surveillance au pied levé. Parmi les personnels réquisitionner on trouve bien souvent des personnels AESH qui sont détournés de leurs missions initiales pour les besoins des directions d’établissements. Ainsi certains élèves ont été privés de leurs AESH pour que ces derniers puissent remplacer des Assistant-es d’Education dans leurs missions de surveillance.

Outre le fait que ces décisions soient injustes et méprisantes pour les collègues et les élèves, elles sont tout simplement illégales puisqu’on ne peut contraindre les personnels AESH a effectuer des missions de surveillance ni aucune autre mission qui ne serait pas prévue par la circulaire du 3 mai 2017. Ce type de pratiques ne fait malheureusement que confirmer le manque de reconnaissance dont les Assistant-e d’éducation se sentent l’objet.

Un certains nombres de ces tensions sont aussi le résultat du maintien coûte que coûte de l’ouverture des établissements, spécifiquement dans un contexte sanitaire aussi tendu que le notre.

Ainsi, nous vous demandons d’intervenir auprès des chef-fes d’établissements pour que soit garantie le droit de grève aux Assistant-es d’Education.

  • Nous vous demandons de rappeler que le droit de grève est un des droits fondamentaux les plus stricts des Assistant-es d’Education comme celui de l’ensemble des personnels.
  • Nous vous demandons de leur rappeler la jurisprudence en matière de non-renouvellement des contrats
  • Nous vous demandons de leur rappeler la circulaire n°2017-084 du 3 mai 2017 concernant les missions des AESH et la circulaire n°2019-090 du 6 juin 2019 qui détermine le cadre de gestion des personnels exerçant des missions d’accompagnement d’élèves en situation de handicap.
  • Enfin nous vous demandons, comme nous l’avons déjà fait plusieurs fois par le passé, de mettre en place des Commissions Consultatives Paritaires (CCP) sur les questions liés aux contrats, à la formation, aux renouvellements, comme le permet la loi et de ne pas cantonner les CCP à l’unique rôle de commission disciplinaire.

Nous nous tenons à votre disposition pour discuter de l’ensemble de ces points.

Nous vous prions de croire, Monsieur Le Recteur, en notre attachement profond au service public de l’Education nationale et au respect des droits de ses agents.