Face à la discontinuité pédagogique, des mesures et des moyens pour lutter contre les inégalités

Tract de SUD éducation 13
lundi 19 avril 2021
par  EB
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Mars 2020, avril 2021, en un an nous sommes en droit de nous demander ce que notre ministère a fait pour préparer cette nouvelle "fermeture anticipée" des écoles. A la veille de celle-ci et à grands renforts de communication, notre ministre déclarait pourtant que tout était prêt. Or, force est de constater que la semaine de "continuité pédagogique" du 6 au 9 avril fut un nouveau fiasco pour le gouvernement : bugs, piratages... Encore une fois, les enseignant-es se sont retrouvé-es seul-es et ont dû s’organiser comme ils-elles ont pu, pour proposer des activités à leurs élèves et garder un lien.

Non, les enseignant-es et les élèves ne sont pas tous-tes équipé-es.

Quel affront de penser qu’une prime de 150 euros suffirait alors qu’on sait que la quasi majorité des enseignant-es du premier degré se financent eux-elles mêmes une grande partie de leurs outils informatiques et pédagogiques.

La fracture numérique n’a d’ailleurs pas été réglée pour les familles et nos élèves. Certain-es n’ont pas accès à Internet ou à un outil informatique leur permettant de suivre les activités proposées par les enseignant-es.

Non, la classe à la maison n’est pas l’école !

SUD éducation 13 rejette le terme de “continuité pédagogique”, qui laisse entendre qu’en cas de confinement l’enseignement peut se poursuivre dans des condi-tions normales. Ce postulat conduit mécaniquement à accroître les inégalités scolaires, du fait des conditions matérielles très différentes d’une famille à l’autre.

Pour SUD éducation, il faut parler de “lien scolaire” : en période de confinement, les enseignant-e-s font tout ce qu’ils et elles peuvent pour maintenir un lien avec leurs élèves, éviter le décrochage, proposer des activités.

La circulaire de cadrage national du 8 avril 2021 précise : "La continuité pédagogique permet de maintenir le lien avec les élèves et les familles, de poursuivre les appren-tissages et de préserver le bien-être physique et psychologique des élèves". Nous dénonçons ici la pression qu’exerce le ministre sur les enseignant-e-s, les élèves et leurs familles en laissant entendre au grand public avec l’expression “continuité pédagogique” que de nouvelles notions ou éléments de programmes doivent être assimilés par les élèves.

Les écueils du cadrage national

Dans cette même circulaire du 8 avril 2021, le ministère évoque des dispositions de cadrage qui sont selon nous scandaleuses :

  • Injonctions pédagogiques autour des dits "savoirs fondamentaux" dans le 1er degré, c’est à dire français et mathématiques
  • Pressions sur les classes à examens dans le 2nd degré : "La préparation des épreuves orales, notamment l’oral de français en classe de première et le grand oral ou le chef-d’œuvre en classe de terminale, est particulièrement valorisée".
  • Aucune phrase dans toute la circulaire concernant la prise en charge des élèves en situation de handicap. C’est bien ça l’école inclusive à la française ?
  • La "continuité du suivi social et psychologique" pour les élèves les plus fragiles. Mais de quel accompagnement parle-t-on ? Quels recrutements de personnels psy et assistant-es sociaux-les ont été recruté-es depuis un an ?

Pour SUD éducation 13, il est grand temps de combattre les mensonges de notre mi-nistère. L’impréparation permanente que nous vivons depuis un an met l’ensemble des équipes éducatives à bout de souffle.

Enseignant-es, AED, AESH, personnels administratifs, agent-es territoriaux-ales, nous subissons tous-tes les injonctions paradoxales d’une hiérarchie soumise à l’austérité budgétaire.

Nos élèves et leurs familles sont les premières victimes de ces choix politiques.Monsieur Blanquer, arrêtez vos mensonges, nous l’avons déjà écrit l’an dernier mais nous le répétons : nous faisons notre travail, faites le vôtre !}}


Lire aussi : Nous ne reprendrons pas coûte que coûte


Pour faire face aux enjeux actuels, SUD éducation revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence dans l’éducation, permettant notamment :

  • La réduction des effectifs.
  • L’aménagement des programmes
  • L’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université,
  • Des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion des élèves en situation de handicap éga-lement accueilli-e-s dans des CMS
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré)
  • Un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, in-firmerie, psychologue)
  • L’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme ex-ternes,
  • L’organisation de concours exceptionnels,
  • L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
  • L’embauche et la titularisation massive d’AESH
  • La protection de la santé des personnels, l’intérêt et l’égalité des usager-e-s avant tout
  • Que le numérique ne soit pas un outil de casse des liens sociaux au travail et avec les usager-e-s ni un outil de contrôle des personnels et des popula-tions, ni un outil de rente pour les firmes privées,
  • Le droit à la déconnexion avec le respect du temps de repos, de congés, ainsi que la vie personnelle, et familiale.

SUD éducation met à la disposition de tous.tes les personnel.le.s un préavis de grève afin d’obtenir de meilleures conditions de travail et la mise en place d’un véritable plan d’urgence pour l’éducation.


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