Bilan de la grève du 18 octobre

jeudi 20 octobre 2022
par  Chouch
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Le 18 octobre nous étions nombreuSES dans la rue pour dire stop à la politique de Macron et défendre la possibilité de vivre dignement. Ce mouvement venait se greffer à l’appel de l’ensemble des syndicats de la voie professionnelle, contre une nouvelle réforme qui vise à détruire purement et simplement le Lycée professionnel.
Cette mobilisation fut une réussite qui doit en appeler d’autres !

La situation sociale exige une riposte déterminée, chacunE d’entre nous est concernéE. C’est pour cela que SUD éducation avec son Union syndicale Solidaires ont pris la responsabilité d’appeler à la grève l’ensemble des salariéEs et des personnels, mardi 18 octobre.

Les prix explosent et les salaires ne suivent pas. Dans notre secteur, à l’éducation, l’augmentation de 3,5% du point d’indice non seulement ne rattrape pas le gel des salaires depuis 2010 mais est déjà largement dévorée par l’inflation. Les personnels ont de plus en plus de difficultés à se loger, se nourrir, se chauffer et se déplacer. Le ministère refuse de revaloriser les bas salaires des personnels AESH et AED.
Les grèves pour les salaires sont nombreuses. Dans les raffineries, la lutte dure depuis plusieurs semaines, elle est pleinement légitime. Le patronat, par son intransigeance, en porte l’entière responsabilité. Face aux conséquences de la grève, et parce qu’il a peur de l’extension des mobilisations, le gouvernement a réquisitionné les grévistes. C’est une atteinte intolérable au droit constitutionnel de grève.

Macron s’entête par ailleurs à vouloir casser nos retraites. Pour les personnels, un report de l’âge de départ en retraite est inenvisageable et inacceptable. D’autres solutions sont possibles, à commencer par la taxation des profits des capitalistes. Nous revendiquons, à SUD éducation, la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités, sans décote, la revalorisation des pensions et leur indexation sur les salaires.

Mais le 18, ne l’oublions pas, c’était aussi la grève dans la Voie professionnelle !

C’est l’ensemble des syndicats de la voie professionnelle qui ont appelés à la grève ce jour. Pourquoi ? Le projet Macron/Grandjean vise à détruire purement et simplement le Lycée professionnel. C’est une attaque frontale contre les personnels. C’est une atteinte au droit à l’éducation pour les élèves de la voie pro. Aujourd’hui il faut une riposte d’ampleur : et seule la grève le permet !

Macron en personne a annoncé augmenter les périodes de stage en entreprise pour les élèves de Lycées professionnels de 50 % à la rentrée 2023. Ce qui signifie : des suppressions massives de postes enseignants, des reconversions forcées, la disparition de centaines d’heures de cours pour les élèves. Le tout pour assouvir les « besoins immédiats » des entreprises. Tant pis pour l’éducation !
Macron a annoncé que son projet s’appliquerait établissement par établissement avec la « liberté » d’adapter les heures de cours. Les entreprises pèseraient dans les choix. C’est le service public subordonné aux intérêts privés. C’est la fin des horaires disciplinaires identiques partout, donc de l’égalité de traitement des personnels et d’un même droit à l’éducation pour les élèves. Tant pis pour l’égalité !

Nous le disons avec force, réduire le volume des enseignements c’est réduire la capacité des élèves de LP à trouver les voies de leur émancipation. Annoncer que les élèves d’une même classe n’iront pas en stage en même temps c’est, de fait, en finir avec leur encadrement pédagogique par des professionnels de l’éducation et laisser les stages sous le seul contrôle des patrons.

En annonçant vouloir satisfaire les « besoins immédiats des entreprises », le but poursuivi est limpide : faire de cette jeunesse populaire une main d’œuvre vouée aux tâches d’exécution et soumise aux desiderata des patronats locaux.
Ne soyons pas dupes, cette réforme est le Cheval de Troie du gouvernement pour démembrer le service public d’éducation, dans les lycées professionnels comme partout ailleurs.

Pour SUD éducation, un mouvement social d’ampleur est à construire dès aujourd’hui. Nous invitons tous les personnels présentEs, du public comme du privé, qui se sont mobiliséEs le 18 sur la question des salaires, des retraites et de la défense du service public d’éducation, à ne rien lâcher, pour que ce mouvement de réaction et de spontanéité prenne de l’ampleur, se propage et se transforme en grève générale reconductible pour enfin mettre un terme à la politique Macron !


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