REP 3/3 : Aucun établissement ne doit sortir de l’Education prioritaire

Notre dossier sur la "refondation" de l’Education prioritaire
jeudi 18 décembre 2014
par  GUERDA
popularité : 6%

La ministre de l’Éducation national, Najat Vallaud Belkacem a présenté, le 23 septembre 2014, une ébauche de ce que sera la nouvelle carte de l’Éducation prioritaire pour la rentrée 2015. Cette annonce qui ne concerne pour l’instant que la répartition académique des 1082 réseau REP (dont 350 REP+) suscite déjà de nombreuses inquiétudes. La ministre insiste sur le fait que le nombre de réseau restera inchangé mais des établissements vont sortir de la carte de l’éducation prioritaire. Au niveau national certaines académies se voient dotées de nouveaux réseaux comme Mayotte ou Lille, mais d’autres vont connaître des suppressions.

DES ÉTABLISSEMENTS SORTENT DE L’ÉDUCATION PRIORITAIRE

C’est par exemple le cas d’Aix-Marseille qui se verra privée de trois réseaux d’éducation prioritaire. Suite au groupe de travail qui s’est réuni le 25
novembre dernier, ce devrait être 10 établissements qui sortiraient de l’EP. Notre académie compte pourtant 10% des élèves relevant de l’Éducation prioritaire en France, mais ne comptera que pour 5% des réseaux classés REP ou REP+.
Alors que les moyens ne sont déjà pas à la hauteur des besoins et que la crise économique et les mesures d’austérité ont considérablement aggravé la
situation sociale de nombreuses familles, comment le ministère qui prétend agir pour « plus de justice sociale » peut-il justifier de ne pas élargir le périmètre de l’Éducation prioritaire et se contenter de seulement redéployer les moyens ?

Les lycées et lycées professionnels sont d’ores et déjà particulièrement concernés puisqu’ils ne sont tout bonnement absents du projet ministérielle. Il ne nous semble pourtant pas que les difficultés sociales et scolaires disparaissent comme par magie lors de l’entrée en seconde.

Pour refonder (rien que cela !) l’éducation prioritaire, le tout avec des moyens constants, notre ministère entend donc rationaliser la carte de l’EP en se servant d’un nouvel Indice Social Unique reposant sur 4 « critères objectifs » : le taux de CSP défavorisées, le taux de boursiers, le taux d’élèves résidant en zone urbaine sensible et enfin le taux d’élèves en retard à l’entrée en 6e. Si la création de cette indice est une revendication de longue date pour notre syndicat, à l’heure actuelle le ministère refuse toujours de dévoiler les seuils retenus. Il faudra pourtant bien que ce dernier justifie ses choix. En attendant il pourra toujours conseiller aux collègues des établissements concernés de considérer avec « objectivité » la souffrance au travail qu’ils ressentent.

DES ÉTABLISSEMENTS PLACES SOUS SOINS PALLIATIFS

Dans les établissements sortant que vont devenir les effectifs par classe ou les DHG dans ces établissements souvent fragiles qui quitteront l’éducation prioritaire ? Comment les collègues et les parents d’élèves vont-ils réagir à la dégradation des
conditions de travail et d’étude dans ces écoles et établissements ? Certaines organisations syndicales se félicitent d’avoir obtenu de « haute lutte » le maintien
pendant trois années des moyens alloués aux établissements qui se verrait sortir de la carte. En réalité il ne s’agit là que de soins palliatifs. Est-ce là une façon de dire que les établissements concernés ont usurpé leurs moyens ? Doit-on désormais qualifier nos collègues de ces bahuts de « fraudeurs » à la prime ZEP ?

Pour l’instant donc le ministère marche sur des œufs et n’a pas désigné officiellement les établissements qui vont sortir du réseau. L’annonce définitive devrait avoir lieu entre le mois de décembre 2014 et de janvier 2015. D’ici là il y a fort à parier que les tractations ont déjà commencé. Comment expliquer autrement le silence du ministère à ce sujet ? Si les choix doivent se faire sur des critères objectifs il y aura nécessairement des négociations auprès du rectorat. Peut-on laisser les choses se décider ainsi ?

Cette "refondation" à moyens constants qui prétend avoir l’ambition d’agir pour plus de justice sociale n’est malheureusement que poudre aux yeux

Comment peut-on justifier la sortie de tant d’établissements de la carte de l’Éducation prioritaire alors quand cette période de crise la situation de nombreuses familles s’est encore dégradée ? Le périmètre de l’Éducation prioritaire doit être au contraire élargie !

Comment peut-on essayer de nous faire croire que la seule innovation pédagogique pourrait venir à bout de toutes les difficultés ? Les moyens humains et financiers sont indispensables !

D’ores et déjà plusieurs établissements et écoles se mobilisent dans notre académie ainsi que partout en France pour obtenir des moyens à la hauteur des besoins. Mais croire que certains établissements où écoles pourront s’en sortir en luttant individuellement serait un leurre. Croire que cette mobilisation ne concerne que les établissements de l’EP serait une erreur car le peu de moyens qui seront attribués aux établissements REP+ sera retiré aux autres. Pour SUD éducation Bouches-du-Rhône la solution est non seulement collective mais elle nous concerne tous !

AUCUN ÉTABLISSEMENT NE DOIT SORTIR DU PÉRIMÈTRE DE L’ÉDUCATION PRIORITAIRE

Si vous souhaitez plus d’infos sur cette refonte de l’Éducation prioritaire, vous pouvez télécharger notre dossier ci-dessous.


Documents joints

PDF - 164.5 ko