le communiqué fédéral concernant l’arrestation d’enfants de familles sans papiers dans des écoles.

lundi 17 janvier 2011
par  Rédac13014
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La fédération des syndicats SUD Education exprime sa profonde indignation
et son entière réprobation devant les arrestations récentes d’élèves ou de
parents d’élèves dans ou aux abords des écoles.

La tenue civile des gendarmes qui accompagnaient David, papa de
Vazgen, 6 ans, venu le chercher dans son école en Haute-Loire, et
l’absence de menottes ne suffisent pas à rendre humaine ou acceptable
cette procédure qui va à l’encontre des droits les plus fondamentaux des
enfants, et ne tient pas compte de l’intérêt supérieur de l’enfant tel que
le préconise la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Vazgen
est enfermé actuellement en centre de rétention à Nîmes avec son père et
Vanine la compagne de son père, en attente d’une possible expulsion vers
l’Arménie, un pays qu’il ne connait pas.

La place d’un enfant n’est pas en centre de rétention.

Nous dénonçons l’existence de ces centres, « horreurs de la République »
(rapport Mermaz, 2001) qui privent les enfants de toute liberté , de leur
droit à la scolarité, et de leur vie sociale. Tout enfant qui a démarré sa
scolarité en France doit pouvoir l’y poursuivre dans de bonnes conditions
de protection. De telles pratiques bafouent les valeurs de justice,
altruisme, égalité, solidarité. Outre le traumatisme subi par Vazgen,
c’est l’ensemble de la communauté éducative qui est choquée : ses
camarades de classe comme les enseignants, qui l’aidaient à grandir depuis
4 ans.

A Tours, Nasco Agovic a été arrêté à la sortie de l’école où il venait
chercher le neveu orphelin dont il avait la charge, ceci sous les yeux
des enfants, et enfermé au CRA de RENNES. Nous sommes outrés devant ces
pratiques indignes qui cassent les familles et brisent des vies.
Il nous est intolérable que l’Ecole de la République soit le théâtre de
tels évènements et rappelons l’article 5 de la Déclaration Universelle
des droits de l’homme, : « Nul de doit être soumis à des traitements
inhumains ou dégradants. »

Nous demandons instamment la liberté pour Vazgen, David et Vanine, ainsi
que pour Nasco Agovic et l’attribution de titres de séjour leur permettant
une vie digne sur le territoire français.

Nous dénonçons l’utilisation de l’Ecole de la République pour le fichage,
le repérage et l’arrestation des enfants.

Nous revendiquons l’arrêt immédiat de la collaboration de structures et
personnels de l’Education Nationale à de telles fins, et appelons les
personnels à résister pour ce faire à toute pression policière et à réagir
pour empêcher ces arrestations, détentions et expulsions d’élèves et de
leurs familles.


Documents joints

communiqué contre les arrestationsenfants