CLAIR : où en est-on ?

Depuis la rentrée de septembre, dix collèges de l’académie (huit sur Marseille et deux sur Avignon) ainsi que trois L.P. (deux sur Marseille et un sur Carpentras) sont concernés par cette expérimentation . Mais à court terme, c’est l’ensemble des établissements ZEP qui serait concerné, voire plus. Dans les faits, l’expérimentation est pour le moment parfois très limitée, mais la circulaire n°2010-096 du 7 juillet 2010 sur laquelle elle se base prévoit beaucoup de choses : profilage des postes qui sont sortis du mouvement et deviennent liés à une lettre de mission de trois ans, renforcement du pouvoir du chef d’établissement et mise en place de « préfets des études », dont le rôle s’apparente beaucoup à celui de petit chef, mise en concurrence des établissements en fonction de leurs résultats, prime et avancement au mérite pour les personnels.
Même si le rectorat reste visiblement très prudent dans sa mise en place du dispositif, il nous faut être très vigilants car il continue de se mettre en place « en douceur ».
Ainsi le nombre de postes profilés (donc retirés du mouvement) continuera d’augmenter cette année du fait des départs à la retraite de collègues dont les postes, s’ils sont conservés, seront profilés.
La liste des établissements concernés pour l’année prochaine n’a pas changé pour le moment (nous en avons eu connaissance en découvrant le projet de BA sur les mutations intra-académiques le 17 décembre), mais il n’est pas exclu que d’autres établissements ne soient désignés pour rejoindre le dispositif d’ici la rentrée 2011. Nous n’avons aucune garantie à ce sujet-là !

Une contestation ferme et unitaire

Ici mais aussi dans d’autres académies parmi les dix concernées (à Créteil et à Lille par exemple) la mobilisation se construit, partant du constat que ce projet est extrêmement dangereux. En effet, c’est toute la structure du système actuel qui est mise en péril, aussi bien au niveau du statut des personnels que de la qualité du service public. Et cette réforme, comme les précédentes, n’envisage évidemment aucun moyen supplémentaire. La FCPE, toutes les organisations syndicales, mêmes si certaines ont du mal à être réactives, des partis politiques : nombreux sont ceux qui dénoncent avec virulence ce projet...
Ainsi plusieurs actions ont eu lieu avant les vacances de fin d’année, dont une manifestation devant le Rectorat d’Aix, le 24 novembre, à l’appel de tous les syndicats et une journée de grève le 16 décembre à l’appel des personnels du LP La Floride rejoints par ceux du LP Colbert et soutenus entre autres par SUD Education.
Par ailleurs le lendemain, lors de l’examen du projet de BA, l’ensemble des organisations syndicales présentes ont, d’un commun accord, quitté la réunion pour affirmer encore une fois leur volonté de retrait de cette circulaire (un nouveau groupe de travail sur ce projet de BA aura lieu le 20 janvier) .
Enfin, pour mieux coordonner leurs actions, les personnels de ces établissements se sont réunis dans un collectif, et dans quatre établissements (collèges Versailles et J.Ferry, LP La Floride et Colbert). Ceci a déjà permis de formaliser la demande collective des personnels de sortir de l’expérimentation (soit par un vote en CA, soit par une pétition).

Il faut donc continuer sur cette voie et amplifier la mobilisation pour faire reculer le Rectorat et le gouvernement sur ce projet...
Une vraie politique pour l’éducation prioritaire passe des moyens et non pas par des petits chefs.

*C.L.A.I.R. : « collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite ».